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  P e n s é e s : : : .
   

 

La vie est en abondance, mais chaque individu, quelle que soit son espèce, est unique ; éphémère mais précieux. L'imagination est donnée à chacun et révèle des bribes de l'univers infini, dont ni le temps, ni l'espace, ne peuvent enfreindre la belle floraison.

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.::: La vie est fleur du cosmos.

L'âme est son fruit.

  

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I N T E R V I E W

  1. Comment se déroule chez toi le processus de création ?

Je crée en étant libre de tout. Mes quêtes personnelles autour de l’existence, de la pensée et de la démonstration mathématiques, du Vivant où se mêlent intimement une géométrie virtuose qui permet les sentiments chez des ensembles organisés, - mes quêtes permanentes -, trouvent en réponse mon intuition, des frissons, une euphorie grandissante, une impression de fusionner avec l’Univers lui-même. C’est un peu planant diront certains (rires), mais c’est ainsi que je le vis vraiment.
Je pense, en tant que petit habitant terrestre dans sa simple petite vie d’humain, être principalement en quête d’universel, en me permettant de tenter un regard au plus profond de mon être et tout autour, loin, au-delà de nos regards physiques ; et cette quête n’a pas de fin, je pense qu’elle habite toutes les intelligences de notre univers, et dans ce modeste acte créateur d’artiste, insulaire et inconnu, j’ai le sentiment de communier avec elles et avec la vie dans son ensemble.
Je médite souvent sans m’en apercevoir.
A force d’observer la nature et mes proches, je ressens de plus en plus comme une force sans mesure, comme celle qui tient ensemble, fait et défait tous les atomes de mon corps et du multivers tout entier en faisant fructifier en abondance des âmes capables d’aimer, ici, partout, ailleurs, hier, maintenant, demain, éternellement…
Alors oui, même lorsque la pénombre ou des formes aiguisées envahissent mes œuvres, c’est pour mieux révéler un peu de la lumière qui inonde mon être derrière les apparences de la réalité et qui me pousse à la faire découvrir.
Au-delà de toutes les nuits, où se dessinent les plans de la Vie, se dévoile la blancheur immaculée d’une présence qui habite chaque être et lui donne le pouvoir secret de libérer son avenir, de se transformer pour créer son bonheur. Je crois que c’est là l’essence de la pensée qui m’habite lorsque je crée.

2.Quelles sont les thématiques que touche ton art ?

Dans ce que je crée, mon regard se porte souvent sur la Vie.

D’elle, tout découle. En ondulations, glissades et voluptueux soubresauts elle module nos rapports à nous-mêmes et aux autres. J’aime reproduire son lissé, ses palpitations, sa rugosité parfois et sa sensualité arrondie et caressante, son calme redondant, ses frémissements énergiques.

Mes gestes rendent naturellement les ressentis de la Vie qui me sont familiers. Ses mouvements sont comme ceux des trillions de gouttelettes dans les nuages que je contemple, comme ceux des nuages entre eux dans le ciel, comme ceux de notre ciel terrestre dans l’espace infini, comme ceux de l’espace tout entier dans les contrebalancements des plumes d’un aigle dans l’air qu’il perce, comme ceux à l’intérieur d’une cellule perdue dans une simple petite feuille d’Hymenaea au milieu de l’Amazonie, comme ceux encore plus mystérieux des photons et des électrons, comme ceux des impulsions électriques de nos cerveaux en perpétuelle reconstruction, comme ceux des mains d’un artiste incluant un drap à même le flan de sa toile… Comme ceux-là mêmes de nos sentiments les meilleurs.
Ces mouvements se ressemblent parce qu’issus d’une même volonté, et les êtres qu’ils font et défont sont appelés à s’y reconnaître, riches de leur diversité et de leurs cultures, mais aussi unis dans un même élan issu du cœur du cosmos tout entier. En cela, aussi, je me parle et parle à mes semblables, à notre petit niveau d’êtres humains capables de peu et de tant de choses bonnes, pour que les différences entre les êtres soient toujours source d’une richesse à partager.
Observer la vie ne peut que nous amener à user de la plus grande tolérance entre tous les hommes, mais aussi à l’égard de toute vie, y compris parmi les gogolplexes de mondes que nous nous apprêtons à découvrir et avec qui notre humanité s’apprête à communiquer. La vie, terrestre ou non, est en mutation constante. La vie est fleur du cosmos, l’âme est son fruit…
Entre autres thématiques il y a donc aussi celle de l’intelligence, cette possibilité grandiose d’élargir sa compréhension des autres et de son environnement. Chez l’homme la physique quantique est un aboutissement engendré par sa curiosité scientifique ; mais pour moi l’intelligence serait limitative si elle ne se limitait qu’à la science et aux savoirs rationnels ; j’attends davantage de notre humanité, qui pour moi doit dépasser les cadres cartésiens pour permettre à l’intuition de progresser là où les sciences ne pourront jamais rien. Il faut accepter de perdre pied pour découvrir de nouvelles terres de réflexion. Je pense que notre intelligence humaine est appelée à aller au-delà des frontières observables et à s’ouvrir au cœur de chaque être.
Oui, le Cœur, vaste sujet… Une thématique encore plus exaltante que toutes les autres pour mes pinceaux et qui suscite sans cesse en moi des interrogations qui mettent à genoux tous mes paradigmes.

3.Quelle est l’histoire de ta personnalité ? Comment en es-tu venu à t’intéresser autant à la métaphysique et à l'art ?

Tout petit je rêvais, mes yeux se perdaient parmi les fourmis à la queue leu-leu escaladant des feuilles de jamblon, parmi les gouttes de pluie scintillantes glissant sur les feuilles de songe, parmi les étoiles à perte de vue. J’ai toujours été connecté à la nature, au souffle du vent dans les arbres, au mouvement de leurs feuilles dans la cour de récréation, aux expressions captées dans le vif sur les visages de mes camarades de classe, aux lignes architecturales des maisons créoles de mon village de Petite-Ile. Je dessinais des voitures et des maisons pour mes amis, je gribouillais des formes fluides pour moi dans un coin, en pensant aux fleurs, aux papillons et aux étoiles. Je ne savais pas qu’on appelait ça de l’abstrait. Personne autour de moi ne m’avait parlé d’art avant le collège.
Je ne me suis jamais tout à fait senti comme les autres. Et aujourd’hui encore je me sens un peu à part (rires). Je me souviens que vers 5 ans c’est un album pour enfant sur la mission Apollo XI qui avait achevé d’ouvrir ma curiosité pour les sciences et l’astronomie. L’asthme m’a isolé encore davantage et j’ai pour longtemps eu comme compagnons des livres documentaires et un dictionnaire où je voyageais en passant de pays en pays au travers des cartes et des articles détaillés. Je dessinais là où je pouvais : en général dans les marges de mes vieux cahiers. J’aimais inventer des mécanismes, des engins qui dépollueraient définitivement la terre, des armées de robots qui viendraient en aide aux petits africains affamés…
Mon père m’a donné beaucoup d’amour, j’ai beaucoup appris au travers de sa sagesse et de sa générosité. Durant les vacances je partais parmi les champs de canne du sud sauvage et y faisait avec lui des rencontres de gens simples et travailleurs, de braves agriculteurs aux mains abîmées par le labeur.
Mon père avait une grande curiosité. Il ne disait jamais de mal de personne, il venait en aide à qui lui en demandait et aurait été capable se déposséder de tout ce qu’il avait pour les autres.
En grandissant je me suis intéressé à la cosmologie et à la philosophie, à la variété des cultures à travers le monde, et au design et à la peinture alors que j’étudiais la gestion puis les sciences économiques. (...)

Je me suis toujours senti un peu en dehors des pensées établies et me refuse à porter des jugements hâtifs. Encore aujourd'hui je m'efforce à l’objectivité, à un regard distant sur moi-même et sur les autres ; j'essaie de m'y tenir (rires). En terminale j’ai découvert que des personnes avaient abordé des pensées comme les miennes, sur l’existence. J’étais passionné par la philosophie, au point que mon professeur de philosophie ajoutait un « ? » à chacune de mes bonnes notes, comme si je les eus recopiées dans un livre, quelque part (rires). C’est à cette époque que j’ai enfin pu mettre un adjectif sur mes questionnements : « métaphysiques ! ».
Adulte, mes centres d’intérêt, mes lectures scientifiques et mon attrait pour les arts visuels, se sont liés à mes questions autour de l’être, de la nature et de l’esprit. Aux observations rationnelles se sont ajoutées mes impressions intuitives et cela transparaît je pense dans mes créations. Aujourd’hui, j’ai le sentiment de grandir encore et de découvrir d’autres facettes inattendues à tout ce questionnement intérieur.

Sections Beaux-Arts et Design, Université de Toulouse II

6 octobre 2021

 
     

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On se demande bien en quoi la métaphysique pourrait aujourd'hui aider l'homme en proie aux questions existentielles qui le hantent depuis si longtemps. Les auteurs qui ont participé à la réflexion métaphysique, et principalement Emmanuel Kant dans sa "Critique de la raison pure", ont su montrer du doigt l'impossibilité pour l'homme de s'extérioriser pour mieux apercevoir les fondements d'une logique universelle, à l’intérieur de laquelle il est lui même assis, et qui saurait établir les bases d'un savoir vrai, issu d'observations suffisamment objectives, de concepts clairs et vérifiables. Pourtant l'idée même de pouvoir établir des postulats de toutes sortes persiste encore et l'on n'a de cesse de toujours vouloir entreprendre de mieux connaître l'origine, les raisons et le devenir de notre existence.

     Le chaos est décrit par beaucoup comme étant à l'origine du vivant ; les organismes multicellulaires, y compris tout ce qui fait l'humanité, dont la complexité à tous niveaux étonne encore, seraient des fruits inattendus d'un heureux hasard. L’esprit, siège ou non de l’âme, serait en quelque sorte l’aboutissement d’une somme peu intrigante de coïncidences. L'homme quant à lui, faiseur de miracles, producteur de technologies, serait d'après ses propres dires un être supérieur, celui qui, maître de son destin saura comment considérer de la  meilleure manière qui soit l'action nécessaire et utile sur son environnement, pour le posséder et le transformer à sa guise.

Nous voilà comme au temps de Christophe Colomb : la terre depuis longtemps n’est plus au centre du cosmos, que l'homme, lui, aujourd'hui, y est encore. La science parle et métamorphose chaque jour notre conception de l'univers ; fort des dernières découvertes en cosmologie, une pléiade de mondes nouveaux s'offriront mieux à nos yeux dans les siècles à venir et, puisque la seule contemplation d'une fleur n’y parvient pas toujours, ces visions, que nous peinons à imaginer, nous obligeront à reconsidérer notre place dans l'univers, la portée de chacune de nos existences et le tracé qu'elles devront s'efforcer d'épouser pour ne pas s'anéantir. Mais le regard porté dans un télescope, dans un microscope ou au travers d'un accélérateur de particules sur l'immensité et la complexité de notre monde, de l'infiniment petit à l'infiniment grand, ne constitue pas à priori une conscience suffisante du monde : des pensées métaphysiques sommeillent en chacun de nous ; les questions autour de l'éternité de l'esprit, du devenir de l'âme, de l'existence de Dieu, nous harcèlent mais nous semblent pourtant totalement utiles. Si la métaphysique ne pourra jamais prétendre pouvoir décrire fondamentalement l'existence, notre curiosité nous interdit d'y renoncer ; cette branche de la philosophie qui cherche à expliquer le réel reste, dans les limites que nous lui connaissons,  l'efficace compagne des esprits libres et curieux qu'elle sait garder dans l'humilité qu'il faut pour mieux comprendre des mécanismes "naturels" dont personne ne possèdera jamais les plans...

A vrai dire, à force d'investir la réalité - tellement large qu'il faut y intégrer non seulement l'inerte et le vivant, mais aussi les interactions telles que les sentiments et les émotions - tout le secret de l’existence semble se croiser dans les choses les plus simples : le pétale d’une orchidée, le sourire d’un enfant, la caresse d’une brise, le souffle d’un violon, l’affection d’un père, la douceur d’une mère… Ce secret, ouvert à tous, se lit en nous, mais aussi dans les étoiles perdues parmi les nébuleuses, dans la dispersion des nuages, au sein même des atomes, et dans toutes les architectures fabuleuses et étrangement organisées du Vivant. On le possède, chacun à notre manière ; on le ressent davantage dans le silence, et de temps à autre on le laisse s’exprimer au travers d’un regard, de paroles échangées, ou de quelques peintures… Métaphysiques ?

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septembre 2009

     
 
 

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"Notre univers n'est pas un conglomérat chaotique d'où émerge la vie ; il est le fruit d'une volonté qui nous dépasse, une unité parmi d'autres d'architecture cellulaire dynamique dont les finalités nous échappent parce que nous en faisons justement partie."

 

 

 

 
 

 

.:::  Intuition

 

A peine naissants, tels flocons éphémèrement déposés sur le sol accueillant, nous aimons à espérer tout savoir, tout voir, tout apprendre, parce que l'être social sommeille toujours en nous. Même en proie à la solitude, il nous hante et conquiert une part de confiance dans le dialogue avec les concepts que nous avons de nous-mêmes, des autres et du monde.

Tels flocons volant en tous vents, puis posés là où ils n'avaient rien projeté, nous ralentissons notre fonte et voulons la rendre jouissive. A mesure que nous nous effaçons de la réalité perçue, chaque jour davantage, nous désespérons de perdurer encore dans un monde fait d'atomes... tels flocons perdus que l'hiver passager ne saura rendre à la postérité... telles chrysalides ignorantes, chenilles à l'agonie.

Prostrées dans le cocon qui les a vues s'échouer, leur métamorphose est inattendue.

 

 

Vois le soleil poindre à l'horizon. Sa lumière radieuse enveloppe peu à peu la forêt,

Et l'on aime qu'il reste encore, bien qu'on le redoute.

Ici est l'art de demeurer, d'exister.

 

Non, la mort n'est pas, elle n'a jamais été ; voilà une vérité. Elle n'existe que dans les profondeurs des coeurs de ceux qui sont endeuillés. Ne cherchez personne sous la tombe. Nous-mêmes n'y sommes pas, et n'y serons jamais. Nul n'y a choisi son logis, pas même celui qui ignore que la matière est trompeuse sous son apparence qui nous éblouit et que son essentiel éternel la broie, la ploie, puis s'envole, libre dans la lumière apaisante du vrai matin.

 

Voilà l'intuition qui vient à ceux qui savent s'émerveiller d'une goutte de rosée, laisser le mouvement du tout les porter pour n'être que voiles arquées du navire fait d'étoiles qui les a engendrés.

 

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MétaPhysique

 

 

 

 

 

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"Métaphysique : clip d'ouverture de l'expo"

clip 1

Durée :   2' 53

 

 

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"Métaphysique : extraits"

works 1

Durée :   4' 18

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"Métaphysique : les 40 oeuvres"

40 works from MetaPhysics I

Durée :   8' 27