T H I E R R Y E T H E V E
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P e n s é e s : : : . |
La vie est en abondance, mais chaque individu, quelle que soit son espèce, est unique ; éphémère mais précieux. L'imagination est donnée à chacun et révèle des bribes de l'univers infini, dont ni le temps, ni l'espace, ne peuvent enfreindre la belle floraison. |
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.::: | La vie est fleur du cosmos.
L'âme est son fruit. |
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I N T E R V I E W
Je crée en étant libre de tout. Mes quêtes personnelles autour de l’existence, de la pensée et de la démonstration mathématiques, du Vivant où se mêlent intimement une géométrie virtuose qui permet les sentiments chez des ensembles organisés, - mes quêtes permanentes -, trouvent en réponse mon intuition, des frissons, une euphorie grandissante, une impression de fusionner avec l’Univers lui-même. C’est un peu planant diront certains (rires), mais c’est ainsi que je le vis vraiment. 2.Quelles sont les thématiques que touche ton art ? Dans ce que je crée, mon regard se porte souvent sur la Vie. D’elle, tout découle. En ondulations, glissades et voluptueux soubresauts elle module nos rapports à nous-mêmes et aux autres. J’aime reproduire son lissé, ses palpitations, sa rugosité parfois et sa sensualité arrondie et caressante, son calme redondant, ses frémissements énergiques. Mes gestes rendent naturellement les ressentis de la Vie qui me sont familiers. Ses mouvements sont comme ceux des trillions de gouttelettes dans les nuages que je contemple, comme ceux des nuages entre eux dans le ciel, comme ceux de notre ciel terrestre dans l’espace infini, comme ceux de l’espace tout entier dans les contrebalancements des plumes d’un aigle dans l’air qu’il perce, comme ceux à l’intérieur d’une cellule perdue dans une simple petite feuille d’Hymenaea au milieu de l’Amazonie, comme ceux encore plus mystérieux des photons et des électrons, comme ceux des impulsions électriques de nos cerveaux en perpétuelle reconstruction, comme ceux des mains d’un artiste incluant un drap à même le flan de sa toile… Comme ceux-là mêmes de nos sentiments les meilleurs. 3.Quelle est l’histoire de ta personnalité ? Comment en es-tu venu à t’intéresser autant à la métaphysique et à l'art ? Tout petit je rêvais, mes yeux se perdaient parmi les fourmis à la queue leu-leu escaladant des feuilles de jamblon, parmi les gouttes de pluie scintillantes glissant sur les feuilles de songe, parmi les étoiles à perte de vue. J’ai toujours été connecté à la nature, au souffle du vent dans les arbres, au mouvement de leurs feuilles dans la cour de récréation, aux expressions captées dans le vif sur les visages de mes camarades de classe, aux lignes architecturales des maisons créoles de mon village de Petite-Ile. Je dessinais des voitures et des maisons pour mes amis, je gribouillais des formes fluides pour moi dans un coin, en pensant aux fleurs, aux papillons et aux étoiles. Je ne savais pas qu’on appelait ça de l’abstrait. Personne autour de moi ne m’avait parlé d’art avant le collège. Je me suis toujours senti un peu en dehors des pensées établies et me refuse à porter des jugements hâtifs. Encore aujourd'hui je m'efforce à l’objectivité, à un regard distant sur moi-même et sur les autres ; j'essaie de m'y tenir (rires). En terminale j’ai découvert que des personnes avaient abordé des pensées comme les miennes, sur l’existence. J’étais passionné par la philosophie, au point que mon professeur de philosophie ajoutait un « ? » à chacune de mes bonnes notes, comme si je les eus recopiées dans un livre, quelque part (rires). C’est à cette époque que j’ai enfin pu mettre un adjectif sur mes questionnements : « métaphysiques ! ». Sections Beaux-Arts et Design, Université de Toulouse II 6 octobre 2021
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On se demande bien en quoi la métaphysique pourrait aujourd'hui aider l'homme en proie aux questions existentielles qui le hantent depuis si longtemps. Les auteurs qui ont participé à la réflexion métaphysique, et principalement Emmanuel Kant dans sa "Critique de la raison pure", ont su montrer du doigt l'impossibilité pour l'homme de s'extérioriser pour mieux apercevoir les fondements d'une logique universelle, à l’intérieur de laquelle il est lui même assis, et qui saurait établir les bases d'un savoir vrai, issu d'observations suffisamment objectives, de concepts clairs et vérifiables. Pourtant l'idée même de pouvoir établir des postulats de toutes sortes persiste encore et l'on n'a de cesse de toujours vouloir entreprendre de mieux connaître l'origine, les raisons et le devenir de notre existence. Le chaos est décrit par beaucoup comme étant à l'origine du vivant ; les organismes multicellulaires, y compris tout ce qui fait l'humanité, dont la complexité à tous niveaux étonne encore, seraient des fruits inattendus d'un heureux hasard. L’esprit, siège ou non de l’âme, serait en quelque sorte l’aboutissement d’une somme peu intrigante de coïncidences. L'homme quant à lui, faiseur de miracles, producteur de technologies, serait d'après ses propres dires un être supérieur, celui qui, maître de son destin saura comment considérer de la meilleure manière qui soit l'action nécessaire et utile sur son environnement, pour le posséder et le transformer à sa guise. Nous voilà comme au temps de Christophe Colomb : la terre depuis longtemps n’est plus au centre du cosmos, que l'homme, lui, aujourd'hui, y est encore. La science parle et métamorphose chaque jour notre conception de l'univers ; fort des dernières découvertes en cosmologie, une pléiade de mondes nouveaux s'offriront mieux à nos yeux dans les siècles à venir et, puisque la seule contemplation d'une fleur n’y parvient pas toujours, ces visions, que nous peinons à imaginer, nous obligeront à reconsidérer notre place dans l'univers, la portée de chacune de nos existences et le tracé qu'elles devront s'efforcer d'épouser pour ne pas s'anéantir. Mais le regard porté dans un télescope, dans un microscope ou au travers d'un accélérateur de particules sur l'immensité et la complexité de notre monde, de l'infiniment petit à l'infiniment grand, ne constitue pas à priori une conscience suffisante du monde : des pensées métaphysiques sommeillent en chacun de nous ; les questions autour de l'éternité de l'esprit, du devenir de l'âme, de l'existence de Dieu, nous harcèlent mais nous semblent pourtant totalement utiles. Si la métaphysique ne pourra jamais prétendre pouvoir décrire fondamentalement l'existence, notre curiosité nous interdit d'y renoncer ; cette branche de la philosophie qui cherche à expliquer le réel reste, dans les limites que nous lui connaissons, l'efficace compagne des esprits libres et curieux qu'elle sait garder dans l'humilité qu'il faut pour mieux comprendre des mécanismes "naturels" dont personne ne possèdera jamais les plans... A vrai dire, à force d'investir la réalité - tellement large qu'il faut y intégrer non seulement l'inerte et le vivant, mais aussi les interactions telles que les sentiments et les émotions - tout le secret de l’existence semble se croiser dans les choses les plus simples : le pétale d’une orchidée, le sourire d’un enfant, la caresse d’une brise, le souffle d’un violon, l’affection d’un père, la douceur d’une mère… Ce secret, ouvert à tous, se lit en nous, mais aussi dans les étoiles perdues parmi les nébuleuses, dans la dispersion des nuages, au sein même des atomes, et dans toutes les architectures fabuleuses et étrangement organisées du Vivant. On le possède, chacun à notre manière ; on le ressent davantage dans le silence, et de temps à autre on le laisse s’exprimer au travers d’un regard, de paroles échangées, ou de quelques peintures… Métaphysiques ? |
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septembre 2009 |
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. : : : .::: "Notre univers n'est pas un conglomérat chaotique d'où émerge la vie ; il est le fruit d'une volonté qui nous dépasse, une unité parmi d'autres d'architecture cellulaire dynamique dont les finalités nous échappent parce que nous en faisons justement partie."
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.::: Intuition
A peine naissants, tels flocons éphémèrement déposés sur le sol accueillant, nous aimons à espérer tout savoir, tout voir, tout apprendre, parce que l'être social sommeille toujours en nous. Même en proie à la solitude, il nous hante et conquiert une part de confiance dans le dialogue avec les concepts que nous avons de nous-mêmes, des autres et du monde. Tels flocons volant en tous vents, puis posés là où ils n'avaient rien projeté, nous ralentissons notre fonte et voulons la rendre jouissive. A mesure que nous nous effaçons de la réalité perçue, chaque jour davantage, nous désespérons de perdurer encore dans un monde fait d'atomes... tels flocons perdus que l'hiver passager ne saura rendre à la postérité... telles chrysalides ignorantes, chenilles à l'agonie. Prostrées dans le cocon qui les a vues s'échouer, leur métamorphose est inattendue.
Vois le soleil poindre à l'horizon. Sa lumière radieuse enveloppe peu à peu la forêt, Et l'on aime qu'il reste encore, bien qu'on le redoute. Ici est l'art de demeurer, d'exister.
Non, la mort n'est pas, elle n'a jamais été ; voilà une vérité. Elle n'existe que dans les profondeurs des coeurs de ceux qui sont endeuillés. Ne cherchez personne sous la tombe. Nous-mêmes n'y sommes pas, et n'y serons jamais. Nul n'y a choisi son logis, pas même celui qui ignore que la matière est trompeuse sous son apparence qui nous éblouit et que son essentiel éternel la broie, la ploie, puis s'envole, libre dans la lumière apaisante du vrai matin.
Voilà l'intuition qui vient à ceux qui savent s'émerveiller d'une goutte de rosée, laisser le mouvement du tout les porter pour n'être que voiles arquées du navire fait d'étoiles qui les a engendrés. |
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MétaPhysique
"Métaphysique : clip d'ouverture de l'expo" clip 1 Durée : 2' 53
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"Métaphysique : les 40 oeuvres" 40 works from MetaPhysics I Durée : 8' 27 |